Définition de HMATOSER (S')
Prononciation : bou-rô
DÉFINITIONS
1
Celui qui inflige les peines corporelles qu'ordonnent les arrêts rendus en matière criminelle. Livré au bourreau. Livre brûlé par le bourreau.Faisant passer Photin par les mains d'un bourreau
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. V, 1
Va ! je suis ta partie et non pas ton bourreau
de Pierre CORNEILLE dans Cid, III, 4
Je craignais beaucoup moins tes bourreaux que ses larmes
de Pierre CORNEILLE dans Poly. IV, 1
On les bat de verges par la main de bourreaux
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans III, Pent. 1
Fouetté par la main du bourreau
de Blaise PASCAL dans Prov. 6
Valet de bourreau, homme qui aide le bourreau dans les exécutions.
Insolent comme un valet de bourreau, odieusement insolent.
2
Sémantique : Par extension, meurtrier.Et toi-même des tiens devenu le bourreau
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, IV, 3
De deux princes ses fils elle fait ses bourreaux
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. II, 4
Toi-même de ton sang devenir le bourreau
de Jean RACINE dans Phèd. IV, 6
Il veut.... Qu'au lieu de votre époux je sois votre bourreau
de Jean RACINE dans Iphig. III, 6
Sémantique : Fig. Le remords sera son bourreau.
Le vice est lui-même son cruel bourreau
de D'ABLANCOURT dans Lucien, dans RICHELET
En quelque lieu que se trouve un parricide, il y rencontre un accusateur, un juge et un bourreau
de LEMAÎTRE dans Plaid. 28, dans RICHELET
Les envieux sont eux-mêmes leurs bourreaux
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. liv. VIII, ch. 12
Il est lui-même son impitoyable bourreau
de PATRU. dans Plaid. 5
3
Sémantique : Familièrement. Être le bourreau de quelqu'un, le tourmenter, lui rendre la vie dure.Un amiral était sa bête [à Pontchartrain], et un amiral bâtard du roi, son bourreau
Être le bourreau de soi-même, faire plus qu'on ne peut, s'excéder, ne pas ménager sa santé.
4
Un homme cruel, inhumain. Voyez comme il maltraite son cheval ; c'est un vrai bourreau.5
Un bourreau d'argent, un dissipateur, un homme qui n'hésite devant aucune dépense.6
Sémantique : Terme de reproche, expression d'humeur, d'impatience.Te tairas-tu, bourreau ! Donne-le donc, bourreau, lui dis-je
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 7
Oh ! le double bourreau, qui me va tout gâter
Mes bourreaux de symphonistes raclaient à percer le tympan d'un quinze-vingts
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Confess. IV
7
Bourreau des arbres, nom donné à plusieurs plantes à tige volubile qui nuisent aux arbres, entre autres le célastre grimpant.8
Sémantique : Terme de salines. Sac garni de paille que met sur son épaule l'ouvrier qui porte un panier de sel.SYNONYME
1
BOURREAU, EXÉCUTEUR DES HAUTES OEUVRES. Dans le langage légal d'aujourd'hui, on ne dit qu'exécuteur des hautes oeuvres. Bourreau est le terme général pour tous les temps et tous les pays.HISTORIQUE
1
XIVe s.Le licteur, c'est le bourrel, se tenoit desjà à le lier d'un laz
de Pierre BERCHEURE dans f° 14, verso.
2
XVe s.Prenez un bourrel et lui faites trancher la teste
de Jean FROISSART dans II, II, 138
De la soif je nomme l'eau Le bourreau Qui la fait mourir martyre
de BASSELIN dans XXIX.
ÉTYMOLOGIE
1
Bourguig. borea ; wallon, boie ; provenç. borel ; pays de Coire, bojer ; provenç. mod. boyou ; anc. espagn. borrero ; espagn. mod. boya, bourreau et boucher ; ital. boja. Ménage supposait que bourreau venait de boucher, par l'intermédiaire d'un diminutif bouchereau, contracté en bourreau ; mais la contraction de ch ne se suppose pas. Diez pense que, au moyen du double suffixe er-ell (qui se trouve en effet : mât-er-eau, de mât), bourreau peut venir de boie, qui est le nom du bourreau en wallon, en espagnol et en italien (boie-er-el, d'où bourrel) ; du latin boia ou boja, carcan ; d'où l'ancien français buie, chaîne. D'autre part, on a dit que bourreau venait de Borel, seigneur de Bellecombe, en 1261, à la charge de pendre les voleurs du canton.Il est certain que plusieurs fiefs ont été possédés à charge de fournir au suzerain un pend-larron ; il est certain aussi que Borel est un nom propre ou plutôt un surnom très ancien (on le trouve dès la fin du XIe siècle : Ernegisus filius Borel
de ORDERIC VITAL dans édit. de la Société de l'Histoire de France, t. V, p. 188
Odo cognomento Borel
de BOUQ. dans XI, 204 A
2
Bourre ; bourreau a ici le sens de bourrelet.3
Effacez le n° 8 de BOURREAU.